Saisi en mars 2016 par le gouvernement, le Conseil National du Numérique (CNNum) vient de rendre son rapport sur la transformation numérique des PME. Cette démarche vise à combler le retard pris par les PME françaises par rapport à leurs voisines européennes.
Les PME et les microentreprises représentent 99% des entreprises françaises soit plus de 3 millions de structures dont les tailles, les métiers, les secteurs et les modèles d’affaires varient du tout au tout.
En 2015, seules deux PME françaises sur trois avaient un site internet contre trois sur quatre en moyenne au sein de l’Union Européenne.
« Ce retard, dommageable pour notre économie, entraîne des pertes de marché considérables et laisse de nombreuses opportunités de croissance inexploitées », regrette le Conseil National du Numérique.
Ce dernier souhaite affirmer que « le numérique et ses usages peuvent être mis au service d’un réarmement stratégique de notre tissu économique local ».
Combler le retard pris par les PME françaises
Pour le Conseil National du Numérique, trois défis doivent aujourd’hui être relevés pour combler le retard pris par les PME françaises dans le domaine du numérique : le manque d’accompagnement des entreprises, un financement difficile d’accès et des relations entre entreprises peu fluides.
Son objectif est de mettre un terme à l’isolement des entreprises sur le numérique et de prouver qu’il s’agit d’un outil d’efficacité commerciale.
« Compte tenu de leur poids dans notre économie, la transformation numérique de nos PME est une question de survie. Nos politiques économiques ne peuvent pas avoir pour unique finalité le développement de technologies de pointe, de processus industriels à grande échelle ou d’entreprise à fort potentiel de croissance. Cette transition concerne l’ensemble du tissu économique français. Le retard qui se creuse représente un vrai risque à long terme, car les consommateurs français ont quant à eux largement adopté les usages numériques », a expliqué Guy Mamou-Mani, vice-président du CNNum.
« S’interroger sur la transformation numérique des PME, c’est s’interroger sur l’avenir de notre économie dans son ensemble ». CNNum.
Le CNNum remet ses travaux sur la transformation numérique des PME
L’avis du CNNum pointe 7 recommandations d’actions opérationnelles pour combler le retard pris par les entreprises dans l’adoption de nombreux outils numériques :
- Fédérer les acteurs autour d’une marque forte
- Créer un réseau d’accompagnement : les connecteurs du numérique
- Mettre en place une plateforme de ressources personnalisées
- Mettre en place un dispositif spécifique d’accompagnement pour l’e-internationalisation
- Développer une aide financière régionale à destination des petites entreprises
- Former les dirigeants et les collaborateurs chargés de porter la stratégie numérique de leur PME
- Expérimenter un statut de PME digitale pour soutenir l’évolution des compétences
- Fédérer les acteurs autour d’une marque forte
Mieux vendre grâce au numérique
Pour concevoir ce plan d’action, le Conseil a adopté une démarche innovante. D’abord par son périmètre, limité à un aspect spécifique de la transformation numérique des PME : le commerce connecté, qui consiste à mieux vendre grâce au numérique.
« Trop souvent, on a exhorté les PME à se transformer sans toujours leur montrer le chemin », reconnaît le CNNum. « On constate aujourd’hui que beaucoup de PME ne ressentent pas le besoin d’entamer une transformation numérique, considérée comme chronophage, coûteuse et dont les bénéfices se font parfois attendre. D’où la démarche du CNNum, qui part d’un besoin, d’un objectif partagé par toutes les PME : mieux vendre », a expliqué Guy Mamou-Mani, Vice-Président du Conseil.
L’optimisation des stratégies de commercialisation grâce aux outils numériques constitue ainsi l’approche la plus efficace. « Redéfinir sa stratégie commerciale, s’intégrer dans des écosystèmes plus larges et accélérer ses stratégies d’internationalisation grâce au numérique : c’est tout cela la croissance connectée et nous voulons aider les PME françaises à se saisir de ces opportunités », conclut-il.